La Spurs Nation France revient sur tous les détails concernant de la prolongation de contrat de 64 millions de dollars sur 4 ans de Dejounte Murray, le meneur prometteur des San Antonio Spurs.
Après les échecs que furent les contrats de Patty Mills ($48M/4 ans) et Pau Gasol ($48M/3 ans), ainsi que la perte de Kyle Anderson à l’été 2018, on commençait timidement à douter de la lucidité du Front Office texan en matière de contrats. À l’approche de la date butoir pour la re-signature de Dejounte Murray, sans laquelle il serait devenu Restricted Free Agent à l’été 2020, les fans des Spurs avaient donc de quoi s’inquiéter. Mais alors que les prolongations s’enchaînaient (Domantas Sabonis, Jaylen Brown) et que l’on s’approchait dangereusement de la deadline sans nouvelles de San Antonio, c’est à 22h34 que Shams Sharania sonne le glas de notre attente avec cette annonce.
Inattendu, voire inespéré dans une NBA où le moindre joueur sachant poser trois dribbles vaut déjà dix millions. Mais ils l’ont fait. On savait que les Spurs comptaient beaucoup sur Dejounte Murray pour l’avenir, et ils le prouvent en menottant le jeune meneur à la franchise pour quelques années.
Dejounte qui ?
Mais revenons un peu en arrière, plus précisément à la draft NBA 2016. Les Spurs sortent d’une saison régulière fabuleuse, portés par la révélation Kawhi Leonard (qui finira second aux votes du MVP) qui offrira 67 victoires à la ville de San Antonio, avant de se faire sortir en 6 matchs par le Thunder en demi-finale de conférence. Gregg Popovich et son staff se présentent donc à la draft avec le 29ème choix, et comme tous les ans, les observateurs les surveillent, les sachant toujours à l’affût d’un steal dans les règles. Cependant, cela fait quelques années que les Spurs n’ont pas ébloui avec un jeune prodige sorti de nulle part. Depuis 2011 en fait, et le doublé Kawhi Leonard-Cory Joseph (à deux échelles différentes bien entendu). Seule exception, Kyle Anderson en 2014, mais qui n’explosera qu’après l’arrivée de Murray.
C’est donc d’un œil attentif que les fans des Spurs découvrent Dejounte Murray, un meneur de 19 ans et d’1m96 pour 77kg en provenance des Huskies de Washington. Ce qu’on sait de lui à ce moment-là : il est athlétique et défend dur. Ça nous suffit.
Après la draft, comme pour la plupart des rookies San-Antonien, Dejounte a le droit à la traditionnelle saison au placard pour se former correctement. Cette saison quasi-blanche sera malheureusement écourtée par la blessure de Tony Parker pendant les Playoffs qui forcera Pop à dégainer le jeune meneur à partir des demi-finales de conférence. Pas d’inquiétudes, il n’aura pas à trop jouer puisque blessure de Leonard l’oblige, les Spurs se font sweeper en finale de conférence face aux Warriors.
Une saison sophomore très prometteuse
Après un été de travail et de drama avec sa compagne, Murray arrive frais comme un gardon à l’entame de la saison 2017-2018, prêt à être responsabilisé. Tony Parker étant toujours à l’infirmerie, c’est avec Patty Mills que DJ partage la mène. D’abord titulaire, puis replacé sur le banc, Pop ne sait pas trop comment se servir de son meneur monté sur ressorts mais encore trop inexpérimenté. La clé : le retour de TP, qui va lui montrer l’exemple et permettre à Dejounte d’apprendre auprès du meilleur (parce que Patty c’est sympa 5 minutes). Tony ira même jusqu’à conseiller à Gregg Popovich de donner la mène au jeune prodige et d’aller chauffer le banc à sa place. L’idée plaît à Pop, qui place immédiatement Murray au poste 1, qu’il ne quittera plus.
Il finira la saison à 8.1 points, 5.7 rebonds, 3 passes décisives et 1.2 interceptions pour 1.7 balles perdues. Les chiffres ne sont certes pas mirobolants, mais ils posent les bases d’une belle carrière. Son seul gros défaut : son manque abyssal de shoot, notamment dans le périmètre.
C’est donc les yeux remplis d’amour que l’on voit DJ arriver en pré-saison 2018-2019, et avec l’espoir de voir un vrai step up, notamment au shoot. Ses débuts étaient même prometteurs, laissant entrevoir les bribes d’un potentiel tir mi-distance, jusqu’à qu’un contact avec James Harden anéantisse nos espoirs. Rupture des ligaments croisés, synonyme de saison blanche pour le jeune meneur. Tout n’est pas noir dans cette histoire, puisque cette blessure a permis l’explosion de Derrick White, mais quelle aurait été la saison des Texans si Murray avait pu jouer.
L’espoir de San Antonio
Ce qui nous ramène à aujourd’hui, après une année à suivre la rééducation de Dejounte, on va enfin pouvoir voir ce que notre meneur dynamité vaut réellement. Son shoot a l’air de s’être amélioré, et il est toujours aussi affûté en défense. Et alors que ses petits copains de la draft 2016 se sont fait plaisir niveau argent, notamment les $170M/5 ans de Ben Simmons et Jamal Murray, les $77M/4ans de Domantas Sabonis ou encore les $107M/4 ans de Jaylen Brown (holy shit), on se rend bien compte que le front office texan a réalisé une affaire en or avec ce contrat, surtout qu’il vient de fêter ses 23 ans !
Re-signer Dejounte Murray était une étape importante de notre reconstruction, mais ce n’est absolument pas le moment de se reposer ! Avec Bryn Forbes et Jakob Poeltl qui seront Restricted Free Agent l’été prochain, ainsi que Derrick White dont la prolongation de contrat risque de se poser très vite : le front office aura fort à faire avec nos jeunes. Et ce n’est pas tout ! Il faut rappeler que le staff est actuellement en négociation de contrat avec DeMar DeRozan, à qui il reste une Player Option à $27.7M. Le contrat de LaMarcus Aldridge qui touche aussi bientôt à sa fin avec une année à $26M effective en ce moment et une seconde garantie à hauteur de 7 millions de dollars. Le casse-tête est donc loin d’être terminé.
Mais réjouissons-nous, car San Antonio et ses fans ont de très bonnes raisons de se montrer enthousiastes quant au futur de la franchise, raisons que l’on pourrait appeler Dejounte Murray, Derrick White ou encore Lonnie Walker IV.