Le miracle de la nuit s’est passé à l’AT&T Center lors de la victoire des Spurs face aux Rockets, portés par un stratosphérique Lonnie Walker IV, qui s’est imposé comme le leader de cette équipe le temps d’un soir. Revenons sur cette impressionnante soirée.
On ne va pas se mentir, ce match sentait la défaite par tous les pores. L’absence de LaMarcus Aldridge semblait un argument suffisant pour faire l’impasse sur la débandade qui s’annonçait et profiter au maximum de sa nuit. L’immonde performance contre Détroit deux jours plus tôt allait également dans ce sens.
Premier quart
On lance donc le match sans grande conviction, persuadé qu’on n’aura pas à le finir tant la défense des Spurs a l’habitude de se faire ouvrir par n’importe qui. L’entame de match se passe mieux que prévu, les Rockets ratent beaucoup de tirs derrière l’arc (1/9) et ne gardent une courte avance que grâce aux lancers-francs de James Harden. Bryn Forbes marque 5 points rapidement pour lancer son match. DeRozan, pour sa part, enchaîne avec 6 points. Derrick White et Dejounte Murray sont l’un après l’autre en mission sur Harden, bien qu’ils ne partageront jamais le terrain. Houston se retrouve rapidement à court de solutions et les Spurs finissent le quart-temps en tête : 25-27.
À cet instant, en voyant le petit trou d’air des Rockets et le faible écart qu’on a pu créer malgré ce dernier, on se demande bien par quelle magie on va bien pouvoir rentrer avec la victoire. Et la suite du match ira dans ce sens.
Deuxième quart
Le deuxième quart-temps du match sera porté par un Rudy Gay qui va enchaîner les pénétrations et les and-one pour nous maintenir dans le match – il finira à 14 points. Il va marquer la quasi-totalité de ses points durant cette période et sera suivi par DeMar DeRozan (8 points) pour empêcher le bateau de couler. Les Rockets auront jusqu’à 11 points d’avance grâce à une adresse extérieure retrouvée et en profitant très bien de notre manque de concentration et d’envie en défense, des problèmes que l’on a vu toute la saison et qui n’ont pas l’air décidé à s’en aller. Austin Rivers sera un facteur important de la réussite de Houston, pusiqu’il finit le match avec 19 points à 6/8 dont 5/6 derrière l’arc.
Quatre minutes après le début du quart-temps, on verra les premières minutes de Lonnie Walker IV, qui sera assigné lui aussi en défense sur Harden et fera un travail assez remarquable tout au long du match. Malgré les 50 points du barbu, il sera limité à un vilain 11/38 au tir (28,9 %) dont 4/20 à 3 points. Cependant, ses prestations offensives sont assez moyennes, précipitées, et son mouvement off-ball n’est pas toujours parfait. Lorsqu’il n’est pas en défense sur Harden, il plonge facilement dans les feintes adverses et reste de manière générale assez naïf. Ce deuxième quart ne lui permet pas de montrer son meilleur visage.
Les Rockets connaîtront à nouveau quelques galères offensives qui permettront aux Spurs de revenir à une unité à deux reprises avant le retour aux vestiaires. On tient debout grâce à beaucoup d’exploits individuels.
Troisième quart
Sans aucun doute notre pire période du match, un troisième quart-temps très mauvais qui a dû pousser beaucoup de Spurs fans à aller se coucher. Plus personne ne peut arrêter les Rockets qui nous font successivement subir deux runs de 9-0 et 10-0 pour faire grimpler leur avance jusqu’à 22 points à deux minutes de la fin du quart. Bryn Forbes aura beau enchaîner deux tirs du parking entre les deux runs pour tenter de nous maintenir à flots, les Spurs coulent après un 34-22 sur les 12 minutes du quart-temps. Lonnie Walker IV et Patty Mills réussissent tout de même à ramener notre déficit à 14 points, mais dans les têtes des spectateurs, le match est plié.
Lonnie Walker the Fourth Quarter
On dirait le titre d’une copie Taïwanaise de Star Wars et pourtant ça résume assez bien ce dernier quart du temps réglementaire. Et on peut aussi y inclure les deux prolongations qui suivront, car Lonnie Walker ne sortira pas une seule seconde du terrain jusqu’au buzzer final.
James Harden et ses potes commenceront ce dernier quart comme ils ont terminé le dernier, en confiance et avec une grosse avance, il maintiendront leur avance pendant cinq minutes avant de lentement s’écrouler sous le poids de Lonnie Skywalker. Durant les 7 dernières minutes du quart, l’ancien pensionnaire des Miami Hurricanes marquera 19 points. Tout y passe : lay up en douceur, gros dunk en transition, 3 points, personne ne peut l’arrêter, surtout pas les Rockets. Ça sonne presque comme une performance de Robert Horry lors des finales 2005 tout ça.
Et malgré un dunk honteusement refusé à James Harden par les arbitres à 8 minutes de la fin (les Rockets ont d’ailleurs décidé d’attaquer la ligue dans le but de rejouer les dernières minutes du match ou de s’attribuer la victoire, grosse blague), Houston a totalement déchanté lors de ce dernier quart, et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.
À 1:45 de la fin du temps réglementaire, les Spurs sont menés de 8 points après 2 lancers du numéro 13 adverse. Qui marquera les 8 points synonymes de prolongations selon vous ? Exactement.
En transition après un pull-up 3 de Westbrook (qui finit d’ailleurs à 19 points à 7/30), DeRozan remonte la balle et voit Lonnie qui backdoor derrière la défense. Lay up en alley-oop, plus que 6 points de retard. Un trois point ouvert raté par Harden plus tard, Bryn Forbes balance une patate chaud pour Patty Mills à travers le terrain qui remarque à son tour Walker IV seul dans le corner, ficelle. 3 points.
La dernière possession de ce match se passe de commentaire. Lonnie Walker conteste bien le step-back d’Harden et ensuite…
Une bombe. Un ange tombé du ciel avec son ananas dans les cheveux et son toucher soyeux. Audace, confiance, détermination, tout y est.
La possession suivante verra Jakob Poeltl réanimer de mauvais souvenirs de gros contres en fin de match à Harden : prolongations.
Première prolongation
Lonnie Walker (décidément) donnera d’entrée de jeu trois points d’avance aux Spurs avec son dernier tir de champ du match. DeMar DeRozan et Bryn Forbes se relayeront ensuite pour offrir jusqu’à cinq points d’avance avant que les Rockets ne reviennent au score à une minute du terme et que personne ne prenne le dessus, avec notamment une isolation mal gérée sur DeRozan pour la gagne.
Deuxième prolongation
Cette dernière période (enfin) aura un schéma opposé à la première, avec des Rockets devant au score la majorité du temps. On s’est même fait très peur lorsqu’après un rebond offensif sur un lancer-franc, Harden poussa les siens à 3 unités d’avance. On dit un grand merci à Bryn Forbes (25 points à 10/13 dont 5/6 derrière l’arc) qui nous a très vite remis à égalité grâce à un gros tir derrière l’arc en sortie d’écran.
La dernière minute de jeu a été aussi intense que les 15 précédentes. À 50 secondes du buzzer, Harden obtient deux lancers sur la tête de Bryn Forbes : 133-131. DeMar DeRozan obtient la faute sur la possession suivante mais rate son second lancer : 133-132.
À la suite de ça, Harden demandera sa deux-cent-soixante-troisième isolation du match (à la louche), et réussit l’exploit de finir son drive par un airball en lay up. Lonnie Walker remonte la balle comme si sa vie en dépendait et passe la balle à DeRozan juste à côté de lui qui ira s’empaler sur Austin Rivers et obtiendra deux lancers malgré la douleur. Il ne refait pas deux fois la même erreur et rentre ses deux tentatives : 133-134. Timeout Rockets.
La dernière possession verra l’esprit de Manu Ginobili hanter le corps de DeRozan. Harden récupère la balle très haut sur la remise en jeu et drive en vitesse jusqu’au panier. Jusqu’ici tout va bien, mais c’est sans compter DeMar DeRozan qui s’interpose devant le panier et provoque la faute offensive. Brillant.
Les Spurs rentre donc chez eux après un thriller haletant mais la victoire en poche, et Lonnie Walker IV a l’air de s’être imposé dans la rotation après ce match monstrueux. Mais attention, ce match ne sera pas un tournant de la saison, les erreurs que l’on fait depuis 20 match sont toujours là et on a aussi pu compter sur le choke de Houston pour nous aider à remporter la rencontre. Comme toujours, il faudra apprendre de ce match comment ne pas réaliser les mêmes erreurs en boucle et tenter de repartir du bon pied. Mais en attendant, profitons.
Notre prochain match aura lieu après deux jours de repos bien mérités face aux Sacramento Kings, à la maison à 2h30. On se retrouve d’ici là sur le site et le Twitter de la Spurs Nation France !
Box Score :
Lonnie Walker IV : 28 points | 4 rebonds | 3 interceptions | 1 contre | 10/18 au tir | 4/7 à 3 points | 4/6 aux lancers-francs (35 minutes)
Bryn Forbes : 25 points | 2 rebonds | 4 passes décisives | 10/13 au tir | 5/6 à 3 points | 0/3 aux lancers-francs (37 minutes)
DeMar DeRozan : 23 points | 5 rebonds | 9 passes décisives | 9/25 au tir | 0/1 à 3 points | 5/6 aux lancers-francs (41 minutes)
Rudy Gay : 14 points | 5 rebonds | 2 passes décisives | 1 interception | 1 contre | 4/12 au tir | 0/2 à 3 points | 6/6 aux lancers-francs (23 minutes)
Derrick White : 12 points | 1 rebond | 3 passes décisives | 5/9 au tir | 1/4 à 3 points | 1/1 aux lancers-francs (26 minutes)
Patty Mills : 9 points | 6 rebonds | 6 passes décisives | 2/8 au tir | 2/7 à 3 points | 3/3 aux lancers-francs (36 minutes)
Trey Lyles : 7 points | 9 rebonds | 3 passes décisives | 2 interceptions | 1 contre | 3/6 au tir | 1/3 à 3 points | 1/1 aux lancers-francs (20 minutes)
Dejounte Murray : 7 points | 5 rebonds | 2 passes décisives | 2 interceptions | 3/8 au tir | 1/2 aux lancers-francs (18 minutes)
Jakob Poeltl : 6 points | 15 rebonds | 5 passes décisives | 1 interception | 5 contres | 3/6 au tir | 0/1 aux lancers-francs (41 minutes)
DeMarre Carroll : 2 points | 2 rebonds | 1 interception | 2/4 aux lancers-francs (8 minutes)
Drew Eubanks : 2 points | 2 rebonds | 1 passe décisive | 1/1 au tir (6 minutes)
FG% : 47.2%
3P% : 43.3% (13/30)
FT% : 68.8% (22/32)