C’est un oiseau ? Non. C’est un Avion ? Non. C’est Derrick White, le dernier tour de magie de maître Popovich venu au monde pour nous sauver. Il est temps de revenir sur l’explosion du dernier miracle San-Antonien.
Mise en contexte
De la draft à Austin
22 juin 2017, Kawhi Leonard sort la meilleure saison statistique de sa carrière, les Spurs sont allés jusqu’en finale de conférence et malgré une mauvaise blessure de notre MVP de cœur, l’avenir de San Antonio semble radieux. À la draft, les Éperons se ramènent avec le 29e choix, on se s’attend à rien mais on reste à l’affût d’une surprise, comme toujours avec le duo Buford & Pop. Et c’est un petit meneur de presque 24 ans en provenance de l’université du Colorado que les Spurs choisissent. « Qui ? » se demanda la planète NB… ah non, la planète NBA s’en fout. Les Spurs fans, en revanche, sont aux aguets. Un meneur d’1m93, qui vient de finir son cursus universitaire, ça cache forcément quelque chose. Mais ça, on se le saura pas avant au moins un an. Un an en G-League.
Arrivée à San Antonio
Un an plus tard, après une saison en demi-teinte et le départ de Kawhi Leonard vers Toronto, San Antonio et ses supporters sont en deuil, et ils ne sont pas au bout de leurs peines. Lors d’un match de pré-saison face aux Rockets, Dejounte Murray se blesse après un contact avec James Harden. Le lendemain, cataclysme : ligaments croisés pour notre meneur titulaire, qui s’attendait à être grandement responsabilisé par Popovich après un gros été de travail. C’est la panique à San Antonio, la communauté sue sang et eau pour tenter de trouver une solution à notre pénurie de meneurs, les plus pessimistes pleurant déjà une saison entière du tandem Bryn Forbes-Patty Mills à la mène.
La solution ? Elle s’appelle Derrick White, et elle sort d’une année de G-League bien chargée, les Austin Spurs finissant leur saison en remportant le titre face aux Raptors 905. Le petit meneur originaire de Parker dans le Colorado (la coïncidence est belle) va être propulsé titulaire d’une équipe des Spurs remaniée avec l’arrivée de DeMar DeRozan. Le temps de se remettre d’une petite blessure au pied subit juste avant le début de la saison, et le 7 novembre Derrick ouvre sa saison dans une défaite face au Heat.
Un potentiel qui fait rêver
Mais alors, quelles sont ses qualités ? En attaque, sa maturité, son calme et sa lecture du jeu. Tout au long de la saison, il a su nous épater avec sa capacité à toujours faire le bon mouvement, la bonne passe, à temporiser comme s’il était en NBA depuis 10 ans, ce qui a énormément fluidifié l’attaque des Spurs. Il n’est pas étranger au fait que les Spurs soit la sixième meilleure attaque de la saison avec un Offensive Rating de 112.2. Et son absence s’est fait ressentir, par exemple lors du terrible Rodeo Road Trip lors duquel il a raté 7 des 8 confrontations. Résultat : Une victoire pour 7 défaites. Le pire de l’histoire de la Franchise.
À ces qualités, on peut rajouter de très bons mouvements off-ball, très pratiques quand DeRozan et Aldridge combinent un USG% de 55 % (c’est-à-dire que 55 % des possessions sont prises par DeRozan ou LaMarcus). On peut continuer en citant ses bonnes qualités athlétiques, un shoot en constante progression (il a d’ailleurs dit qu’il prendrait 500 shoots à 3pts durant chaque entraînement cet été), et un gène clutch qui s’est déjà exprimé à de nombreuses reprises.
Mais son autre énorme qualité, c’est sa défense. Derrick White s’est déjà affirmé comme un des meilleurs meneurs défenseurs de la ligue, notamment grâce à sa mobilité constante des pieds comme des mains, à son très bon placement et à sa vision de jeu. C’est peut-être là qu’il nous a été le plus « valuable ». Étant le seul bon défenseur extérieur de notre effectif, on a trop souvent vu d’énormes trous défensifs dès que Derrick sortait du terrain, notamment en Playoffs.
Et en Playoffs ?
Lors du premier tour face aux Nuggets, Derrick a sorti son meilleur profil, du moins lors des 3 premiers matchs. Sur cette période : 23 points de moyenne à 69 % et Jamal Murray dans la poche, dont un peak à 36 points à 15/21 lors du match 3, une magistrale démonstration de force pleine d’espoir pour la suite. Après le Game 3, les Spurs ont perdu pied, et Derrick avec. Le manque de confiance de nos shooters, l’inconstance défensive (coucou Patty, coucou Marco) et la série décevante de LaMarcus Aldridge nous ont fait perdre les games 4 et 5, avant un 26 points et 10 rebonds de LaMonster pour nous maintenir en vie, et un Game 7 foiré par les 2 équipes qui verra Denver atteindre le second tour. Un résultat frustrant mais logique.
Petit point statistique
En saison : 9.9 points | 3.7 rebonds | 3.9 assists | 47.9 FG% | 33.8 3P% | 77.2 FT% | 1.0 interception | 0.7 contre | 1.4 balles perdues | 14.6 PER | 55.5 TS% | 0.9 Box +/-
En Playoffs : 15.1 points | 3.0 rebonds | 3.0 assists | 54.7 FG% | 29.4 3P% | 73.1 FT% | 0.7 interception | 0.7 contre | 2.1 balles perdues | 18.9 PER | 61.3 TS% | 1.6 Box +/-
Un avenir radieux
Il a donc parfaitement rempli son rôle de roue de secours tout au long de la saison, se faisant très vite une place de choix dans l’effectif. Aujourd’hui la question est : « comment faire évoluer le tandem White-Murray cette saison ? ». On les aligne ensemble dans le 5 de départ ? On en met un sur le banc ? Mais lequel ? White pour sa maturité ou Murray pour sa dimension athlétique ? Et comment faire pour combiner défense et attaque ? Tant de questions que le staff des Spurs se pose depuis des mois, que l’on va continuer à se poser toute l’année et qui ont dû faire couler suffisamment de sueur pour y remplir une piscine municipale.
Entre ça et l’intégration de Lonnie Walker, la défense défectueuse ou l’organisation du secteur intérieur, on a de quoi s’occuper toute la saison. Mais une chose est sûre malgré ces temps durs, il n’y a que trois choses qui sont inévitables :
La mort.
Les taxes.
Les Spurs en Playoffs.