Comme annoncé par de nombreux observateurs et dans le super podcast Spurs Break, les Silver & Black n’ont pas remporté beaucoup de match en ce début de saison. Pour autant, cette équipe dégage un petit parfum de hype…
Avec deux victoires et quatre défaites, le bilan comptable des Spurs n’est pas franchement brillant. Mais avant de tirer à boulets rouges sur cette équipe, il convient de regarder notre calendrier. Hormis le Magic, qui devrait squatter les bas-fonds de la ligue, San Antonio n’a affronté que des contenders ou, dans le cas des Mavs, une équipe qui compte dans ces rangs un joueur de calibre MVP. Perdre face à de telles équipes n’a rien d’infamant, d’autant plus quand on voit la manière.
Le contenu proposé par nos jeunes troupes est en effet très encourageant. Même si l’on peut regretter certains passages à vide dans des matchs que l’on semblait en mesure de remporter. Les Spurs ont ainsi débuté par un 23-3 face à Dallas, ont contrarié Bucks et Nuggets, sans jamais être en mesure de conclure. L’absence d’un vrai leader d’expérience, comme pouvait l’être un DeMar DeRozan l’an dernier, apparaît ainsi préjudiciable. À suivre au long de la saison.
Défense, jeu rapide et solidarité
Gregg Popovich avait prévenu avant le début de la saison, ces joueurs allaient courir et il faudrait suivre le rythme. Promesse tenue avec du jeu rapide qui provoque tirs ouverts, lay-ups ou fautes. Malgré la présence de Doug McDermott et le retour de Bryn Forbes, l’équipe manque malgré tout de réussite à 3-points. En attaque, la balle circule cependant très bien. Les Silver and Black tournent ainsi à près de 28 passes en moyenne par match, deuxième total de la ligue. Comme prévu, on ne devrait pas avoir un Spur parmi les meilleurs marqueurs de NBA cette saison. Derrière DJ, à 17,8 points par match, la marque est en effet plutôt bien répartie. On compte ainsi six joueurs à plus de 10 points par match.
Mais si ces Spurs nous font autant plaisir, c’est en premier lieu pour l’énergie et l’enthousiasme qu’ils dégagent, à l’image d’un Keldon Johnson – Big Body !!! – revenu avec le plein de confiance de son aventure olympique sous les ordres du sorcier texan. Son shoot à mi-distance a gagné en fiabilité et il est toujours aussi efficace lorsqu’il attaque le cercle et prend le contact. Prochaine étape : améliorer ses lancers francs et ses 3-points.
Cet enthousiasme se retrouve également en défense, où nos Spurs font preuve d’une remarquable solidarité. Notre backcourt Dejounte Murray – Derrick White, agressif en défense, cumule presque quatre interceptions par match. Devin Vassell confirme lui aussi ses prédispositions dans le domaine. Et D-White continue à provoquer les passages en force et à distribuer quelques contres, dont celui mémorable sur Dwight Powell face aux Mavs.
Des joueurs qui s’affirment
Stoppé par une légère blessure, Doug McDermott s’est pour l’instant parfaitement intégré dans cette jeune équipe des Spurs. Entre coupes intelligentes, défense correcte et belle adresse de loin (45,5 % à 3-points, dont un carton dans la première confrontation contre les Bucks), l’ancien des Pacers apporte exactement ce que l’on attendait de lui. Thad Young, peu utilisé en ce début de saison, à lui profité de la mise à l’arrêt de McDermott pour prouver à quel point il peut être intéressant dans la victoire contre Milwaukee.
En difficulté avec son shoot, Derrick White reste un élément précieux, notamment par son apport défensif incroyable. De son côté, Bryn Forbes, toujours aussi efficace qu’une porte de saloon texan en défense, alterne le bon et le moins bon au shoot. Son adresse semble être restée dans le Wisconsin ou elle est prisonnière de sa nouvelle bague de champion, tel un super pouvoir à n’utiliser qu’en cas d’urgence.
La bonne surprise de ce début de saison se nomme par ailleurs Jakob Poeltl. Notre golgoth autrichien – rien à voir avec Schwarzy – est beaucoup plus agressif et impliqué en attaque. Toujours aussi actif au rebond offensif, il n’hésite plus à défier les intérieurs adverses et à finir en dunk. Ses pop-a-shots crèvent les filets et les Spurs le cherchent davantage. Lui aussi délivre quelques passes bien senties.
Dejounte Murray, le vrai leader ?
On attendait également de voir quel joueur aller s’affirmer comme le véritable leader de cette jeune escouade. Par ses performances et sa régularité, Dejounte Murray semble être celui-ci. Plus à l’aise dans sa gestion du jeu, il montre de réels progrès dans son shoot à mi-distance en sortie de dribble et confirme qu’il est un vrai all-around player. À lui de s’imposer dans les fins de match serrées comme le go-to-guy au fil de la saison, comme il l’a fait lors du dernier match.
En résumé, malgré les défaites, les fans des Spurs peuvent avoir le sourire. Du jeu excitant, de l’envie, de la défense, des joueurs qui se donnent et un groupe soudé. Si les Silver and Black continuent à ce rythme, on devrait prendre un sacré pied cette saison. Go Spurs Go !!! Ah non, pardon… ¡ Por Vida !
Bilan sur les 10 premiers jours : 2V-4D
Victoire contre Orlando : 123- 97 > stat notable : 7 joueurs à plus de 10 points
Défaite à Denver : 102-96 > stat notable : 27 points pour Keldon Johnson
Défaite contre Milwaukee : 111-121 > stat notable : 25 points de Doug McDermott, à 7/11 à 3-pts
Défaite contre les Lakers : 121-125 > stats notables : 27 points (career-high) 14 rbd pour Jakob Poeltl et triple double de Dejounte Murray en 21-12-15
Défaite à Dallas : 104-99 > stat notable : 23 points, 10 rebonds, 8 passes pour Dejounte Murray
Victoire à Milwaukee : 102-93 > stat notable : 23 points, 9 passes pour Dejounte Murray