Tim Duncan : la légende en 21 matchs

Visuel : Aurélien Sohard

Il y a trois semaines était annoncée l’intronisation de Tim Duncan au Hall of Fame en 2020. Une place évidente pour le meilleur poste 4 de l’histoire. Tout au long de sa carrière, Duncan a justifié ce titre. Son côté introverti et son jeu peu flashy ont fait de lui un personnage peu médiatisé, et donc moins populaire que d’autres. À l’occasion de sa future entrée au Panthéon du basket, la SNF vous propose de revenir sur 21 matchs qui ont forgé la légende du meilleur joueur de l’histoire de la franchise. 

3 novembre 1997 : 19 points et 22 rebonds contre Chicago

Trois matchs seulement et déjà, Duncan démontre l’utilité de ses quatre années passées à l’université et tous les bienfaits qu’il peut apporter à San Antonio : défense, rebond, scoring. Contre les Bulls de His Airness Jordan et d’un Dennis Rodman toujours aussi fana de rebonds, il aligne des grosses statistiques : 19 points et 22 prises. Un de ses premiers tirs ? Un turn around fade away. Les Spurs emmènent les champions en titre en double prolongations, avant de s’incliner. Mais qu’importe : l’association de Duncan avec David Robinson s’annonce prometteuse. Les Twin Towers nouvelle génération sont nées. 

5 mai 1998 : 33 points, 10 rebonds, 4 contres contre Utah

L’impact de Duncan dès sa saison rookie se fait bien sentir. Les Spurs remportent 35 victoires de plus que l’année précédente et retrouve le chemin des Playoffs. Après avoir « découvert » les Playoffs face à Phoenix – il met 32 points et prend 20 rebonds dans le Game 1 -, il se retrouve face à Karl Malone, meilleur poste 4 de la ligue. À l’instar de son premier match, le rookie montre qu’il a tout pour jouer les yeux dans les yeux avec le MVP 1997. 33 pions, 10 prises et 4 contres pour maintenir les Spurs dans le match. Insuffisant, malheureusement, pour parvenir à s’imposer durant la rencontre, ou sur le reste de la série, perdue 4-1. Mais Duncan, bien plus en jambes que Robinson sur cette demi-finale, montre qu’il a tout pour dépasser son aîné. 

22 mai 1999 : 37 points, 14 rebonds contre les Lakers

Un an plus tard, le statut de Duncan n’est déjà plus le même. Auteur de la plus grande saison sophomore de l’histoire, il est le principal artisan du titre des Spurs cette année-là. Faciles vainqueurs des Wolves au premier tour (3-1), San Antonio doit affronter les dangereux Lakers de Shaq et Kobe. Cette demi-finale de conférence, aux allures de piège, tourne finalement à la démonstration. Duncan est injouable sur cette série et parvient, avec l’aide de Robinson, à maintenir O’Neal bien en-dessous de ses standards habituels. En atteste ce Game 3 d’anthologie, où Duncan réalise un chantier dans la raquette : 37 points et 14 rebonds, le tout en convertissant 19 de ses 23 lancers francs. Avec le recul et en prenant compte de ce qu’ont accompli les Lakers les saisons suivantes, cette performance n’en est que plus ahurissante.

25 juin 1999 : 31 points et 9 rebonds contre New York

Après avoir disposé des Lakers, les Spurs se retrouvent face à la surprise Knicks, huitièmes de la conférence Est. Le tout sans Patrick Ewing. La raquette Johnson-Camby ne peut pourtant pas rivaliser avec la puissance des Twin Towers. Duncan roule sur tout ce qui bouge sur les quatre premiers matchs, jouant près de 45 minutes par match et alignant 26,5 points. Le Game 5 des Finals va ponctuer l’incroyable série du sophomore. Le match est âprement disputé, les défenses étouffantes et aucune équipe ne parvient à se détacher. Duncan brille par sa constance sur toute la rencontre et porte littéralement les Spurs en attaque, marquant 8, 8, 8 et 7 points sur les différents quarts-temps. Alors que le buzzer final retentit, les Spurs s’imposent d’un petit point, 78 à 77, dont 31 inscrits par le seul Duncan. Dans un match où chaque panier en vaut dix, il est le seul des siens à finir avec un pourcentage au tir supérieur à 50 %. C’est dire l’ampleur prise par Duncan au sein de l’équipe en seulement deux saisons. Si le titre de MVP des Finales lui semblait déjà acquis, il convainc les derniers esprits sceptiques par cette performance. Pour les plus curieux ou les nostalgiques, le replay du match est dispo ci-dessous. Et si vous souhaitez aller encore plus loin concernant la campagne de Playoffs 1999, ça se passe ici.

10 janvier 2000 : 46 points et 14 rebonds contre Utah

Trois saisons sont passées depuis l’arrivée de TD dans la ligue. La menace Duncan est désormais connue de tous, en attaque comme en défense. Face au Jazz, sérieux concurrent aux premières places de l’Ouest, il impressionne par sa puissance et sa justesse. Bien que vieillissant, Malone est toujours aussi impressionnant. Pas assez pour défendre sur Duncan, puisque ce sont les pauvres Olden Polynice et Greg Ostertag qui se relaient sur lui. Les deux intérieurs font de leur mieux pour limiter Duncan. Il est pourtant à 27 points avant l’entame du dernier quart temps, qu’il va entièrement jouer. Résultat des courses : 19 pions inscrits à 6/7 au tir durant cette période, des adversaires dégoûtés et une victoire très importante dans la course aux Playoffs arrachée en terre mormone. Le symbole est ici également très fort. Car Malone, archétype de l’ailier-fort sur-dominant dans les années 90, fait à présent pâle figure à côté de cet intérieur maniant parfaitement technique et puissance.

30 avril 2001 : 24 points, 16 rebonds contre Minnesota

Longtemps on a comparé Duncan et Garnett. Pourtant, jamais KG n’a vraiment surpassé l’ailier des Spurs lors de leurs confrontations directes. Symbole de cette domination : le Game 4 du premier tour des Playoffs 2001. D’un côté du terrain, Duncan fait la leçon au Big Ticket : 24 points, 16 rebonds, 2 contres. En défense, Timmy étouffe Garnett et le maintient à seulement 10 points, 15 rebonds et 5 passes. Un exploit pour l’époque, tant KG étonne la ligue par ses qualités athlétiques et sa capacité à tout faire sur un terrain. Chaque match important a été l’occasion pour Duncan d’asseoir sa domination sur son rival. Connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, Garnett est revenu récemment sur le trashtalking de TD, avançant que c’est sûrement le pire qu’il ait subi. 

Les gens ne remarquaient rien car il ne prononçait pas de phrases. Il lançait juste quelques mots : « Je t’ai eu » , « Presque ». Le pire, c’est quand il disait « Bien essayé ». Pas des mots de gangster, rien d’hardcore.

Ça m’énervait énormément que mon trashtalking ne l’atteigne pas. Je passais mon temps à tenter de le sortir du match et perdais de vue le score et mon match. Quand j’ai compris ça, j’ai arrêté d’essayer de mal lui parler.

Kevin Garnett

14 mai 2001 : 32 points, 20 rebonds contre Dallas

Quelques jours après avoir affronté un des meilleurs postes 4 de la ligue, Tim Duncan rencontre un autre intérieur bien en forme, Dirk Nowitzki. Le meilleur joueur de Dallas et son incroyable shoot commencent à faire parler d’eux en NBA. Pourtant, sur les trois premiers matchs de la série, l’allemand est bien muselé par le binôme Duncan-Robinson. Après avoir délivré une solide prestation dans le Game 4, remporté par Dallas, il fait de son mieux pour parvenir à garder les siens à hauteur de San Antonio dans la cinquième manche en plantant 42 points à 58% au tir. Mais il a face à lui un Duncan des grands soirs : la raquette des Mavs ne peut rien faire contre ce monstre physique et technique. Dès l’entame du match, Duncan inscrit deux dunks en partant hors de la raquette. Que ce soit sous le panier ou à mi-distance, il est indéfendable. Nowitzki tente de répondre comme il le peut, mais l’écart est finalement trop élevé. Les Spurs s’imposent avec 18 points d’avance tandis que leur franchise player termine la rencontre avec la bagatelle de 32 points et 20 rebonds.

26 décembre 2001 : 53 points contre Dallas

C’est durant cette saison 2001-2002 que Duncan commence tranquillement à se diriger vers son prime. En plus de ses qualités athlétiques, il éclabousse la ligue de toute sa classe technique. Il le faut bien, car les Spurs ont besoin de lui chaque soir s’ils veulent retourner en Playoffs. Dans le derby texan du 26 décembre 2001, la Timmy dépendance atteint son paroxysme. Face aux Mavs, emmenés par le duo Nowtizki-Nash, les Spurs sont dominés dans tous les secteurs du jeu. Robinson n’a désormais plus l’impact statistique d’antan et Parker, encore jeune, ne marque que 5 points et commet 6 fautes. Seul The Big Fundamental maintient, à bout de bras, les siens dans le match. Mais pour cela, il lui faut aligner 53 points – son career high. Des dunks, des hooks, des bank shots. Duncan nous montre l’étendue de sa panoplie offensive sur ce match. Pas assez pour venir à bout de Dallas. Défaite en overtime 123-126.

23 mai 2003 : 34 points, 24 rebonds, 6 passes, 6 contres face à Dallas

Accrochez-vous, car ce n’est que le premier des matchs de la post-season 2003 de Duncan que l’on va aborder. Une campagne monstrueuse, l’une des plus grandes réalisées en NBA. Auréolé de son deuxième titre de MVP consécutif, le numéro 21 est au sommet de son art. En finale de conférences, les Spurs retrouvent leurs rivaux texans. À 1-1, le Game 3 prend des allures de tournant dans cette finale. Depuis cinq matchs, Duncan tourne en 34/14, et ce n’est pas la raquette de Dallas qui va l’empêcher de réaliser son chantier habituel. Pire pour les hommes de Don Nelson : ce match va définitivement lancer Duncan dans le voyage qui le mènera au titre. Non content d’impressionner par ses statistiques en points-rebonds, Duncan devient la véritable pierre angulaire de l’attaque, orientant parfaitement le jeu à la moindre prise à deux, en attestent ses 6 passes décisives délivrées au cours du match. Dans sa moitié de terrain, il est tout aussi impressionnant : des blocks à tout-va et une véritable garde rapprochée sur Nowitzki. L’allemand, qui ne jouera pas les trois matchs suivants suite à un choc au genou, termine la série avec ses plus mauvais chiffres : 15 points à 35% au tir.

4 juin 2003 : 32 points, 20 rebonds, 6 passes, 7 contres et 3 interceptions contre New Jersey

Quoi de mieux pour lancer ses Finales que de reproduire quasiment la même performance que dans le Game 3 face à Dallas ? À Nowitzki, LaFrentz et Bradley succèdent Kenyon Martin, Jason Collins et Rodney Rodgers. La même leçon leur est donnée par The Old Man Riverwalk : chaque prise à deux est sanctionnée, le moindre rebond non boxé est aspiré. Si son début de match offensif est un peu timide, sa prestation défensive est d’une efficacité constante. Les crêpes sont distribuées à chacun, à tel point qu’on se croirait en Bretagne lors de la Chandeleur. Si le monde se souvient de son Game 6 – voir juste en dessous -, c’est pourtant bien la meilleure copie de cette série rendue par Duncan. Car en réalisant pareil match, il prend bien plus qu’un avantage physique sur ses adversaires directs. Comment affronter un intérieur qui leur est supérieur en tout point ?

15 juin 2003 : 21 points, 20 rebonds, 10 passes, 8 contres face à New Jersey

Ce devait être la cerise sur le gâteau. La crème de la crème des Finales NBA. L’écrin de la carrière de Tim Duncan. Alors que les Spurs mènent trois manches à deux face aux Nets, Timmy décide de terminer Jason Kidd et ses compères. Il veut cette deuxième bague. Il la décroche avec la manière : 21 points, 20 rebonds, 10 passes et 8 contres. À deux blocks près, le monde de la balle orange aurait assisté au 4e quadruple-double de l’Histoire, le premier depuis David Robinson en 1992. Rageant, d’autant plus que deux contres ont été omis par la table de marque. Imaginez la difficulté pour aligner de telles statistiques. Ajoutez-y l’intensité des Finales NBA et d’un Kenyon Martin. Vous comprendrez l’exploit qu’a accompli Tim Duncan ce jour-là. 

13 mai 2004 : 21 points, 21 rebonds contre les Lakers

Si Derek Fisher n’avait pas vu le jour, peut-être que les Spurs auraient pu être la quatrième équipe à signer un Three Peat. Peut-être que le shoot de Tim Duncan sur la truffe de Shaquille O’Neal lors des Finales de conférences en 2004 serait resté dans la légende. Car si on connaît tous cette action qui voit le numéro 21 lancer une prière en tête de raquette par-dessus le Shaq quasiment au buzzer, elle est bien moins ancrée dans les mémoires que le shoot de Derek Fisher en 0.4 secondes. Cet incroyable tir a également eu la faculté d’éclipser l’incroyable performance du Big Fundamental. Il n’est pas donné à tout le monde de scorer 21 points et capter 21 rebonds sur le Shaq. Surtout en ponctuant cette prestation par un shoot de l’acabit de celui rentré par Tim ce soir-là. 

19 juin 2005 : 29 points, 16 rebonds contre Detroit

En 2005, les Spurs retrouvent les Finales et les champions en titre, les Pistons. Face à Duncan se dresse un mur. Enfin, plutôt deux. La masse Ben Wallace, triple DPOY, et le longiligne Rasheed Wallace. Un calvaire à affronter pour les intérieurs de l’époque. Mais Tim Duncan n’est pas taillé dans le même bois que tout le monde. À 2-2, les Spurs arrivent au Palace d’Auburn Hills pour un match qui s’annonce âpre. Tout fan des Spurs connaît la chanson : les barbelés sont sortis et aucune équipe ne parvient à surpasser l’autre dans le temps réglementaire – Duncan est d’ailleurs à deux phalanges de donner l’avantage à SA sur une claquette. En prolongation, la victoire est glanée grâce au clutchissime Robert Horry, auteur de 21 points. Mais cette performance a tendance à éclipser le match de Duncan, pourtant titanesque. 29 points et 16 rebonds sur la raquette la plus physique et la plus impressionnante de la NBA. 

22 mai 2006 : 41 points, 15 rebonds, 6 passes, 3 contres face à Dallas

Autre coup de poignard dans le coeur des Spurs : le mythique Game 7 des finales de la conférence Ouest en 2006, opposant les Silver and Black à leurs rivaux texans de Dallas. On connaît là aussi l’histoire… Les Spurs sont sur le point de s’imposer, jusqu’à ce que Ginobili tente de contrer un Nowitzki en fusion en train de monter au dunk. And-one pour l’Allemand, et prolongation durant laquelle les Mavs prendront le dessus. Mais à l’instar de 2004, le match de Timmy est partiellement occulté par cette seule malheureuse action. Sa performance est pourtant dantesque durant les quatre quarts-temps réglementaires : 39 points pour répondre aux 35 unités inscrites par Nowitzki. Mais diminué par une inflammation au pied (aussi appelée aponévrose plantaire pour les plus scientifiques), il passe totalement à côté de sa prolongation, ne convertissant qu’un tir sur sept tentatives.

15 avril 2007 : 16 points, 7 rebonds, 6 passes contre Dallas

Duncan n’a jamais été exclu de sa carrière, excepté une seule fois au châlet. Il faut remonter au dernier match de la saison régulière 2006-2007. Les Spurs, assurés de finir 3e à l’Ouest, affrontent Dallas, tranquilles leaders avec 66 victoires. Alors que Timmy est sur le banc, Joey Crawford décide de lui mettre une technique, puis une seconde, provoquant son expulsion. Incompréhension de Duncan, qui ne faisait que rire selon ses dires, mais la décision est irrévocable. Convoqué par la NBA, Crawford se défend en avançant que la superstar des Spurs l’a insulté. Stern ne peut laisser un tel excès de zèle impuni, et suspend l’homme en gris pour la fin de la saison, mettant fin à 21 Finales consécutives arbitrées. Duncan, lui, s’en tire avec une amende de 25,000 $. Dans une interview accordée à ESPN, Crawford confie l’impact psychologique qu’a eu cette sanction sur lui.

18 mai 2007 : 26 points, 13 rebonds, 9 contres contre Phoenix

Légions sont les fois où Tim Duncan a frôlé le triple-double points-rebonds-contres. Seuls Mark Eaton, à l’époque, et Draymond Green, récemment, ont aligné de telles lignes statistiques. Quatre saisons se sont écoulées depuis son quadruple-double volé en Finales. Duncan n’est plus l’athlète de l’époque, mais il n’en reste pas moins un défenseur redoutable, capable de tourner à plus de 2 contres par match les yeux fermés. Contre les Suns en demi-finale de conférence, le numéro 21 démontre son importance en tant que clé de voûte de la défense et protecteur d’arceau hors-pair. 9 bâches posées au total sur la rencontre, dont 4 sur Stoudemire – ce qui n’empêche pas le Stoud’ de poser 38 points au total. Mais c’est bien insuffisant quand on voit l’impact de Timmy des deux côtés du terrain, bien épaulé en attaque par un Parker à 30 pions.

19 avril 2008 : 40 points, 15 rebonds contre Phoenix

Assurément les plus grands rivaux des Spurs à l’Ouest durant cette période, les Suns de Mike D’Antoni ne parviennent pourtant jamais à s’imposer face aux Texans sur une série. Un an après l’épisode Horry-Nash, la blessure est encore fraîche. Les deux équipes se retrouvent en demi-finales de conférence pour une série qui s’annonce épique. Le Game 1 voit Phoenix prendre le lead, emmené par un Stoudemire bondissant, et le garder trois quarts-temps et demi. Une atmosphère étouffante règne sur l’AT&T Center, alors que les Spurs reviennent dans le match et emmènent les visiteurs en prolongation. Les Spurs sont menés de trois points à 12 secondes du terme. Stoudemire, qui aurait pu aggraver cet écart, commet une faute offensive, sa sixième du match. Popovich prend un temps mort. On ignore quel système il a dessiné, mais on doute fort qu’il avait prévu que la balle se retrouve entre les mains de Timmy derrière l’arc. C’est pourtant ce qu’il se passe : Ginobili emmène Nash et le Shaq avec lui et parvient à trouver Duncan, à 45°. Après une courte hésitation, celui-ci tente son quatrième 3-points de la saison : ficelle. À l’image de son franchise player, l’AT&T Center explose. San Antonio finit par s’imposer, et prend un avantage avant tout psychologique sur des Suns mortifiés. 

11 juin 2013 : 12 points, 14 rebonds contre Miami

Première édition des Finales Heat-Spurs. Deux Big Three, construits bien différemment, s’affrontent. Les Spurs reviennent à l’AT&T en ayant repris l’avantage du terrain. Les locaux infligent une correction à Miami – 36 points d’écart -, menés par un Danny Green et un Gary Neal des grands soirs – 13 tirs derrière l’arc rentrés à eux deux sur les 16 de l’équipe. Si Duncan a été plus « discret », il trouve le moyen de rentrer davantage dans l’histoire. Ses 44 minutes jouées et ses 12 points-14 rebonds lui permettent de devenir le joueur avec le plus minutes disputées en Playoffs ainsi que celui ayant aligné le plus de doubles-doubles en post-season. Un symbole de l’excellence à la Duncan, lui qui n’a jamais connu les vacances en avril.

18 juin 2013 : 30 points, 17 rebonds contre Miami

On arrive à ce fameux Game 6, amer souvenir pour tout fan des Spurs. Oui, Ray Allen a marché inscrit l’un des plus gros tirs de l’histoire des Playoffs NBA, privant au passage les Spurs d’un cinquième titre. Mais il ne faut pas occulter le match de titan de Tim Duncan. Nul doute que sans le miracle Ray Allen, la performance de Duncan serait davantage ancrée dans les esprits. À 37 ans, le meilleur poste 4 de l’histoire a encore de la ressource. Son premier panier du match ? Un bankshot. Chris Bosh et ses compères intérieurs pensent déjà qu’ils vont vivre une sale soirée. Hook, fade away, tip in. Bref, Timmy leur fait la totale en première mi-temps, rentrant au vestiaire avec 25 points. La défense se resserre sur lui par la suite, l’empêchant de continuer son chantier. Qui sait, si Popovich l’avait laissé sur le terrain pour la dernière possession du match, peut-être Chris Bosh n’aurait jamais pris ce rebond offensif…

31 mai 2014 : 19 points, 16 rebonds face à Oklahoma City

En finales de conférence 2014, les Spurs affrontent l’équipe très physique d’OKC. Durant et les siens causent de sérieux problèmes aux Silver and Black. Mais les Spurs sont en mission, et rien ne peut les empêcher de retrouver Miami en Finales. Après avoir infligé une correction au Thunder dans son antre dans le Game 6, les hommes de Popovich doivent renouveler leur exploit et s’imposer une nouvelle fois à la Chesapeake Arena. Dans un Game 7 irrespirable, les Spurs parviennent à prendre l’avantage avant le début du dernier quart-temps. Mais leurs adversaires ont de la ressource et égalisent pour aller en prolongation. Duncan est d’ailleurs tout proche de marquer sur l’ultime rebond du match, mais le buzzer a déjà retenti. Il n’est plus le monstre offensif d’il y a encore quelques années, mais son influence défensive fait qu’il est toujours sur le terrain dans les moments importants. En plus de gêner constamment la bête physique qu’est Serge Ibaka, The Old Man Riverwalk se réveille au meilleur moment en prolongation. Il inscrit 7 des 11 points de son équipe, dont le dernier panier pour donner trois longueurs d’avance aux siens, scellant presque le destin du Thunder. À 38 ans, Duncan est toujours capable d’imposer son style sur le terrain.

31 décembre 2014 : 16 points, 10 rebonds, 3 contres face à New Orleans

Parfois, un anecdotique match de saison régulière peut rentrer dans l’histoire. Pour cela, il faut un joueur d’exception sur le terrain. Au moment de capter son dixième rebond, Tim Duncan forge un peu plus sa légende de deux manières. Ce dixième rebond, allié à ses 16 points, valide son 810ème double double, cinquième plus grand total à égalité avec Karl Malone. Ce dixième rebond lui permet également d’intégrer le top 10 des rebondeurs les plus prolifiques de l’histoire de la ligue, où de grands noms tels que Chamberlain, Russell et Abdul-Jabbar cohabitent. Une place de choix pour un ailier-fort dans un classement trusté par les pivots. Ce match n’est pas uniquement symbolique, puisque Duncan se montre décisif en fin de match, alors que les Spurs sont à -2. Sa course vers le panier lors de l’ultime remise en jeu oblige Omer Asik à sauter en arrière. Le Turc ne peut contrôler le ballon et le met dans son propre panier, entraînant une prolongation qui verra les Spurs s’imposer.

Que ce soit par les statistiques ou par son aura, Tim Duncan a laissé son empreinte dans l’histoire de la balle orange. Son côté introverti n’en faisait pas un moins grand compétiteur. Son abnégation et son dévouement envers sa franchise en font un joueur d’exception, une superstar rêvée pour mener son équipe vers les sommets. Il fut difficile de ne choisir que 21 matchs parmi les innombrables performances peuplant son immense carrière. Car cette rétrospective n’est que partielle, et nombreuses sont les rencontres disputées par le numéro 21 qui méritent le coup d’oeil.